CHOISIR LE BON PNEU SIDECAR
D’une manière générale, choisir les bons pneus est primordial. Ils ont la lourde tâche de maintenir engin, équipage et bagages sur la bonne trajectoire quelles que soient les conditions météorologiques et l’état de la route… quand il y en a une.
D’une part, même si ils ont a priori les bonnes dimensions, tous les pneus ne sont pas adaptés à nos sides et, d’autre part, ceux qui le sont ne se valent pas nécessairement.
Voici un petit récapitulatif de ce qu’il faut savoir pour éviter de fâcheux désagréments.
Le profil
On s'intéresse ici à la fois à la forme de la section du pneu et au dessin de la bande de roulement. A la différence des motos, les sidecars ne sont pas supposés prendre de l’angle dans les virages. Comme les automobiles, ils tournent à plat. Comme elles, nos machines n’ont pas besoin d’avoir des pneus arrondis, au contraire.
Il faut donc privilégier des pneus de section rectangulaire. A dimensions égales, ils offrent une plus grande surface de contact au sol et assurent donc une meilleure adhérence. Dans ce domaine, le Heidenau K28 se distingue de la concurrence car il adopte une bande de roulement dont l’aspect n’est pas sans rappeler celui de certains pneus destinées aux voitures anciennes. Le dessin de ce pneu fabriqué en Allemagne est symétrique avec un rapport plein/creux destiné à optimiser le grip et l’évacuation de l’eau. En contrepartie, il va rapidement montrer ses limites dans les chemins car il n’est pas destiné à rouler sur les terrains meubles ou boueux.
Pour cela Heidenau a développé le K37. On remarque immédiatement ses énormes crampons. Ils vont permettre de passer la puissance en usage tout-terrain et l’espace qui les sépare les uns des autres garantit une bonne évacuation de la boue et… de la neige. En effet, ces pneus bénéficient du savoir-faire de l’usine installée dans la banlieue de Dresde et qui fut chargé d’équiper les sidecars de l’administration est-allemande jusqu’à la chute du Mur de Berlin. Il existe d’ailleurs une version spéciale conditions extrêmes nommée SiO2 qui se destine tout spécialement aux amateurs de sorties hivernales.
Entre ces deux profils, nous trouverons divers pneus dont le style s’apparente à celui des pneus de trial, avec une section presque rectangulaire et une bande de roulement constituée d’une juxtaposition de petits pavés carrés à l’instar des Mitas E-05. Mais attention : Les pneus de trial ou tout-terrain vintage ne sont pas forcément adaptés à nos sides !
Les caractéristiques techniques
En effet, avant de choisir vos nouvelles gommes, il est important de relever les indices de charge et de vitesse de vos pneus d’origine. Ces indications, un nombre suivi d’un lettre, figurent sur les flancs. Pour les Ural Ranger, par exemple, on relève l’indice 71P.
Le nombre 71 correspond à la charge maximale pour laquelle le pneu est certifié. Dans notre cas, sa carcasse est donc conçue pour supporter une masse de 345 kg. Soit un total de 1 035 kg pour notre machine, avec le pilote, le passager, les accessoires et les bagages.
La lettre P, quant à elle, indique que le pneu est certifié pour une vitesse maximale de 150 km/h. Une performance hors de portée de nos vaillants bicylindres.
Bref, avec des pneus en 71P, nous avons de la marge ! Et nous vous recommandons de ne pas opter pour des produits présentant un indice de vitesse ou de charge inférieur.
Enfin, certains fabricants comme Mitas ont développé des versions spécifiques pour nos trois-roues comme les H-02 Superside dont les flancs sont renforcés pour supporter les contraintes latérales imposées par le comportement dynamique d’un side différent de celui d’une moto.
Le rendement kilométrique
Du moins en théorie. Car en pratique, le marché du pneu est actuellement affecté par de nombreuses pénuries. Ce qui a logiquement abouti à une envolée des prix.
Mais le tarif n’est pas nécessairement le critère le plus important. En effet, nos machines sont lourdes et elles soumettent les gommes à rude épreuve ce qui affecte directement la durée de vie des pneus. Et dans ce domaine, les différences sont importantes.
Une fois encore, les pneus Heidenau se distinguent par leur longévité. Certains propriétaires d’Ural dépassent les 6 500 km avec leurs K28 et la plupart de ceux qui roulent avec des K28 parcourent +/- 5 000 km alors que les Mitas devront souvent être remplacés dès 3 500 km.
Ainsi, malgré leurs tarifs plus élevés, les Heidenau K37 et K28 offrent des rendements kilométriques de 49 km/€ et 38 km/€ respectivement, à comparer aux 38 km/€ des Mitas E-05 et aux 46 km/€ des Mitas E-02 Superside.
En conclusion
Le Heidenau K28 reste une valeur sûre si vous roulez surtout sur la route. Efficace et endurant.
Le Heidenau K37 s’impose si vous vous lancez dans une aventure au long cours et/ou si vous aimez sortir des sentiers battus.
Le Mitas E-02 Superside constitue une bonne alternative pour ceux qui roulent peu, principalement sur route et ont un budget serré.
Le Metzeler Block K constitue un excellent compromis entre les performances du Heidenau K28 4.00-18 et un tarif plus accessible.